La collection invisible – Nouvelle de Stefan Zweig publiée en 1935
Dans un train ayant passé Dresde, vers 1923, le conteur apprend de la bouche d’un antiquaire la mésaventure d’un collectionneur d’eaux-fortes, vétéran de la guerre de 1870, habitant le fin fond de la « province saxonne » (probablement la Saxe prussienne). Le collectionneur, aveugle dès avant le début de la Première Guerre mondiale, est persuadé de posséder une formidable collection, digne de faire pâlir d’envie le conservateur du « cabinet royal des estampes de Vienne ou de Paris, » ce que semble attester les achats effectués depuis près de soixante ans chez l’antiquaire. Mais la réalité est bien autre. Subissant de plein fouet l’hyperinflation, sa famille a été contrainte de vendre une à une ses eaux-fortes de Rembrandt, Dürer et autres, afin de subvenir à leurs besoins basiques.
Aussi, afin de ne pas briser le cœur du vieil homme, sa fille demande-t-elle au visiteur imprévu de jouer le jeu, et de paraître fort enjoué et étonné lorsque son père lui montrera sa collection…