Les jambes allongées au soleil, on ne parlait pas vraiment avec Charlie, on échangeait des pensées qui nous couraient dans la tête, sans bien faire attention à ce que l’autre racontait de son côté. Des moments agréables où on laissait filer le temps en sirotant un café. Lorsqu’il m’a dit qu’il avait dû faire piquer son chien, ça m’a surpris, mais sans plus. C’est toujours triste un clebs qui vieillit mal, mais passé quinze ans, il faut se faire à l’idée qu’un jour ou l’autre il va mourir. Tu comprends, je pouvais pas le faire passer pour un brun. – Ben, un labrador, c’est pas trop sa couleur, mais il avait quoi comme maladie ? – C’est pas la question, c’était pas un chien brun, c’est tout.
Ce texte de Frank Pavloff date de 1998 et reste d’une grande modernité… Il invite à la réflexion et nul doute que l’interprétation de Ketty de Larrinaga et Pascal Rebours lui donnera une nouvelle dimension !